mercredi 23 mars 2011

Le trésor de Notre-Dame de Reims

Le manteau du sacre de Charles X
Ce manteau est en soie et velours brodés de fleurs de lys de fils d'or et d'argent, il est doublé et orné d'hermine.
Copie de la couronne du sacre de Louis XV
Reliquaire de la Sainte Ampoule
Talisman de Charlemagne
Il s'agit d'un reliquaire en forme d'ampoule en or repoussé, incrusté de pierres précieuses daté des environ de 800, conservé dans le trésor de la cathédrale Notre-Dame de Reims.
L'époque carolingienne connait une grande création en matière d'orfèvrerie. Les matériaux se chargent des vertus et significations supérieures à la matière elle-même. Ainsi l'or brille de tout son éclat dans la liturgie, en l'honneur de dieu mais aussi au service du souverain. L'or en effet, est une offrande au dieu, il est également l'équivalent de la lumière divine et reflète la majesté terrestre qui en dérive. Sous Charlemagne, les églises sont dotées de nombreux objets qui traduisent la munificence princière : châsses, ciboires... La conviction qui anime cette période est que la gloire de dieu ne peut être mieux célebrée que par l'orfèvrerie et les pierres précieuses. Charlemagne est immensément riche, notamment grâce à son butin de guerre contre les Avars, il fait des dons considérables en métal précieux travaillé aux églises, cathédrales...
Le talisman dit "de Charlemagne" est censé avoir été pris au tombeau de l'empereur par Otton III puis conservé dans la cathédrale d'Aix la Chapelle d'où il a été rapporté à Reims en 1804 par Napoléon. Il s'agit d'un reliquaire pectoral relié par une chaine appartenant au genre des ampoules de pélerins orientales. La relique était enchâssé parmi des pierres, saphirs et émeraudes. La monture renferme deux cabochons transparents.

lundi 21 mars 2011

La cathédrale Notre-Dame de Reims

Les photos sont de moi, vous pouvez en disposer comme il vous plait ;)

La cathédrale Notre-Dame de Reims
Façade ouest de la cathédrale
Le terme "gothique" apparait chez les humanistes italiens de la Renaissance dès la fin du XVème siècle et notamment chez Vasari. En effet, architecturalement, l'Europe du Nord est encore au Moyen-âge alors que l'Italie est entrée dans la Renaissance. Le regard des italiens, sur cet architecture qu'ils considèrent comme "barbare" est péjoratif. Ils la considèrent comme mal dégrossie, faite de formes irrégulières. Ce terme perdurera jusqu'au XIXème siècle, période des nationalismes durant laquelle le "gothique" acquiert ses lettres de noblesse puisqu'il répond à des spécificités identitaires. De nos jours, le regard est plus nuancé et témoigne plus d'un état d'esprit que d'une forme géomêtrique qui répond à une sensibilité religieuse et à un dialogue entre les supports (architecture, sculpture, orfèvrerie...)

L'art médiéval n'est jamais gratuit, il a une nécessité et est réalisé sur commande par les rois, princes, ecclésiastiques, les corporations... Les commaditaires ont des motivations différentes qui se reflêtent dans les oeuvres, elles sont politiques, religieuses, familiales, démagogiques... Ces motivations reflètent les préoccupations et les contextes qui influencent le gothique.
La cathédrale Notre-Dame de Reims est conçue dans un contexte de bouleversements poltiques et économiques qui influencent l'architecture religieuse au XIIème siècle. C'est l'époque du renforcement de l'autorité du roi avec les règnes de Louis VI et Louis VII. Le royaume de France s'agrandit et les richesses s'accroissent.
Le chantier gothique de Reims est lancé en 1211 dans la cathédrale du sacre des rois de France, il représente un parti important pour les souverains capétiens. C'est un chantier royal qui surpasse tous les chantiers précédents.
L'édifice fait 150m de long, la hauteur sous voûte est de 38m. Son architecture est influencée par le chantier révolutionnaire de la cathédrale de Chartres. Les architectes cherchent à unifier le bâtiment, à rendre l'élévation harmonieuse, notamment par les piles cantonnées. On cherche à raisonner autour du chapiteau.

Nef de la cathédrale
Chapiteau et fenêtre-châssis
Reims est un grand chantier d'innovation. En effet, jusque là, on montait les murs des édifices d'une traite; ici on construit les supports et les murs et on laisse un espace vide; on monte ensuite les pierres de la fenêtre puis on place la maçonnerie qui est autonome du mur. Ces nouvelles techniques traduisent l'audace et la maitrise des architectes. Cette innovation permet le développement de l'architecture rayonnante. A partir du chantier de Reims, les fenêtres occupent toute la largeur des travées et de plus hautes fenêtres peuvent être installées.
Travée et fenêtre-châssis
La sculpure représente également un élément d'une grande importance. Elles sont élaborées à différentes phases entre 1225 et 1265.
Sculptures et vitraux au revers de la façade ouest
Le revers de la façade est entièrement orné de sculptures et de vitraux représentant les Prophètes de l'Ancien Testament, des scènes de l'Annonciation, de la Rencontre d'Anne et de Joachim à la Porte Dorée, l'histoire de St Jean Baptiste...
Dans la moitié du 12ème siècle, la sculpture en général montre des signes d'observation de la réalité, on tente de la transcrire dans la pierre. La figure humaine connait également un nouveau traitement avec une observation de plus en plus poussée et une volonté de transcrire les expressions. On tente de varier les attitudes, la forme des vêtements, les figures sont détachées des supports, avec une plus grande liberté de mouvement.
Les sculptures de ce siècle présentent une caractéristique appelée Muldenfalstenstil ou Style 1200, c'est un style de transition entre l'art roman et l'art gothique qui offre des repères de la préoccupation des artistes de l'époque : la recherche de réalisme et une tendance antiquisante dans la façon de traiter les drapés.

Ange au Sourire
La cathédrale de Reims représente le chantier type du gothique classique avec l'affirmation du pouvoir royal, le renouveau spirituel qui touche tous les supports, l'apparition d'un nouveau langage architectural et d'une nouvelle vision sculptée. On assiste à un glissement de l'artiste vers la créature qui se traduit par l'humanisation des figures sacrées. On assiste à une nouvelle ferveur vis à vis de la Vierge et de son caractère d'intercesseur vis à vis de Dieu et du Christ.